7ème étape… 7h40… ouverture des orifices occulaires… la grasse matinée, cela arrive lorsque l’on va dormir tard et que l’on écrit la nuit… saut du lit et patratas, .je me recoiche aussitôt à côté… l’enemi s’appelle tapis et présente des parties décollées et affleurantes… fourbe, il s’était fait oublier afin d’abattre mes faibles jambes par pure traîtrise.. bilan de l’avertissement juste un coup bleu à la hanche… magnanime, je décide de ne rien dire aux proprietaires quand à la sentence que je reserverai s’il était mien ce félon disgracieux… un ami, arnica, me remettra d’aplomb… j’en profite pour récupérer mon bic de voyage qui avait profité honteusement de la nuit pour glisser dans un coin sombre de dessous le lit… douche, paquage (dont le rangement de mon linge qui sent la lavande grâce à la gentillesse de mon hotesse) et petit déjeuner…. Mme Lepouard m’a préparé des sandwichs rillettes de canards, des oeufs dur, des pommes pour la route… On préparé le vélo tout en discutant technique avec Monsieur dont j’apprend qu’il a 80 ans et 55 ans de mariage… il en fait 10, 15 de moins… On se quittera vers 10h, alors qu’ils m’ont accompagné jusqu’à la route pour me faire signe… grand merci pour leur hospitalité… 1h et 18lm plus tard, je trouve l’endroit que je cherchais, un petit parc au milieu d’un village perdu, une table au soleil prêt d’une vieille église avec à son pied un paisible ancien cimetière… je m’y pose 2h pour écrire mes notes personnelles, appeler mes fils, organiser le logement du soir, papoter avec une habitante qui vient me trouver parce qu’elle aussi pèlerine 1 sem/an et que la retraite dans 2 ans permettra d’aller enfin jusque Santiago… et puis. la route… de belles lignes droites toutes en faux plat longues de plusieurs kilomètres parfois bordees d’arbres… Du soleil mais toujours vent du nord qui impose de bien se couvrir et qui fatigue… mal de dos aussi, lié surement à la chute matinale… une vertèbre que je connais bien s’est réveillée et me permet de penser à mes kinés qui m’ont soigné depuis 35 ans, Achille toujours présent à qui je dois beaucoup, Christian, Cécile, Zoé, Philippe et ceux dont j’ai oublié le nom… mon périple, ma vie n’aurait pas été possible sans eux… km 51… le dos va mieux, mais les jambes ne tournent plus… fringale? Pourtant, j’ai bu et mangé… en plus, d’après la carte, le nombre de km prévu a augmenté… Faudra bien contonuer à avancer au courage… Arrêt à Brienne-le-Château… petite course et discution sur la présence d’un musée Bonaparte et du château reconverti en hôpital psy…. J’apprendrais que Napoléon a fait son école militaire ici, ainsi que diverses batailles… et que le Château appartenait au 16ème siècle à une famille proche du roi qui furent très bénéfique pour la région… à première vue, ils ne devaient pas se moucher du coude et ont du faire travailler de nombreux maçons et artisans… Ké baraque, mi p’tit fi… Dernière montée vers les lacs d’Amance, changement de paysage, eaux scintillantes et forêts, quelques bateaux de plaisance… Arrivée à Amance vers 18h30 et à son chalet municipal au centre du village (220 habitants)… la clé m’attend sous le pied de la table en bois comme on l’avait convenu à midi… 71km, 4h10, journée difficile mais étape faite… le chalet peut contenir 10 personnes mais j’y serai seul… grande table, banc, cheminée ouverte centrale, frigo, four, microonde, pllaque de cuisson, machine à laver, sanitaires vétustes mais fonctionnels… déchargement et branchement du vélo, douche, préparation du repas (pomme et poire cuite en fracassé avec du lard gratiné d’un reste de comté), repas au soleil descendant, préparation des cartes pour le lendemain et dodo… il fait encore clair mais je dormirai bien… buen camino…