J27… Tout a bien commencé… Douche, sac prêt, on est tous les 3 dans la cuisine pour le déjeuner, je prépare le lait pour le cacao tout en repliant les cartes de la journée… L’étape prévue ne fera que 40km afin de continuer à récupérer des forces en vue des des Pyrénées qui se rapprochent… et puis, vers 9h30, en tournant autour de la table, mon pied a glissé ou s’est accroché au parquet… Normalement, dans ce cas, je n’ai pas la force de me retenir, mon genou lâche, je me vautre en beauté (la grâce en moins) et cela tape fort par terre (cela fait souvent mal mais avec peu de dégâts)… Miracle lié à mon traitement, les muscles de la cuisse se tendent, ma jambe reste raide et j’ai la sensation pendant 1/4 de seconde que mon corps se rattrape (phénomène pas vraiment connu depuis 35 ans et auquel je pourrais m’habituer avec plaisir)… et puis, la cata… Le point de bascule a changé, les forces cynétiques se concentrent et ma hanche lâche… Le haut de mon corps bascule au-dessus sur le côté à angle droit… Douleur intense, tentative de rattrapage à une chaise et chute par terre… J’ai tout de suite compris qu’il y aurait des dégâts… Bonne nouvelle, je n’ai pas perçu de claquement, je n’ai pas de sensation de pression (signe de fracture)… Florian et Nicolas m’aide à diminuer la pression sur la hanche, à me redresser et me positionne sur une chaise, puisque sur un lit suivant mes directives . Appel à mon assistance voyage qui me redirige vers le 112… 30 min au téléphone pour obtenir un transfert à l’hôpital via les secours-pompiers (je suis incapable de m’appuyer sur la jambe et encore moins d’imaginer descendre l’escalier en colimaçon de cet ancien batiment)… Arrivée à l’hôpital à 11h45, radio à 15h45, soulagement à 17h30… Pas de fracture, de fêlure ou de luxation… C’est les ligaments qui ont tout pris mais c’est remis en place… Par contre, repos minimum une semaine sans appui et pour le vélo, c’est compromis… Entretemps, j’ai déjà organisé mon rapatriement avec l’assurance… Il aura lieu samedi… Celle-ci aurait voulu que je reste hospitalisé mais le médecin n’en voit pas l’utilité et n’a pas la place… L’agent traitant n’a pas non plus trouvé d’hôtel où je pourrais me poser et j’ai finalement pris la décision de revenir au gîte de Compostelle en me rappelant la présence de la petite chambre-prison au rez… Même trouver un taxi pour m’y ramener sera une tache complexe pour l’assistance… Finalement, à 22h30, je retrouve mes fils qui ont géré la journée en organisant la deuxième nuit sur place, en allant chercher des victuailles et en imaginant déjà des plans de retour avec des amis (eux ne vont pas être rapatrié car considéré autonome par rapport à moi)… Avec leurs aides, j’ai réussi à remonter à l’étage, j’y serai bien les prochaines 36h… Le voyage s’arrête là… On a déjà prévu de venir le continuer l’année prochaine à partir du même endroit… Je dois encore trouver ce vendredi une solution pour faire remonter les 3 vélos (l’assistance à un budget mit à disposition mais est dépassée car ce n’est pas une voiture!!! Bizarre, une société où le moindre truc non standardisé devient ingérable)… Pour le reste, repos… Buen camino…