J-16… 102km… 6h00… 312m de montée… La plus belle et mémorable de l’année… bon, au départ, ce devait être une courte… mais j’ai vite compris qu’il y avait un gros décalage entre les km indiqués et les km méandres de nouvelles voies vertes venant d’ouvrir… déjà les 2 premiers km en sont devenus 9… mais l’étape est belle mélange de halage en bord de canaux, de montées en lacet au milieu des bois, de crêtes bucoliques qui surplombent des paysages agricoles où l’odeur des derniers ballots de foin a été exalté par la pluie d’hier… et, en plus, il fait petit à petit soleil… et quand le soleil est là, tout est plus beau… Une grosse frayeur et un grand merci à mon rétro (décidément, un des meilleurs investissements à faire)… Sur une départementale, je me suis fait rattrapé par un énorme manitou qui transportait 2 ou 3 immenses ballots sur sa fourche avant… Je le voyais arrivé et je m’étonnais qu’il ne s’écarte pas… jusqu’au moment où j’ai préféré me jeter dans le bas côté et qu’il est passé 2 secondes plus tard à l’endroit où j’étais… la taille des roues atteignaient mes yeux et j’ai bien failli ne faire définitivement plus qu’un avec mon cher vélo… Je pense clairement que ce connard (n’ayons pas peur des mots) conduisait sans visibilité (avez un miroir, est-ce possible?)… J’ai bien essayé de le rattraper vu que la route était en pente… mais je l’ai perdu de vue, il n’y avait pas de matoss qui ressemblait à ça à la ferme suivante et un peu plus loin des marcheurs ne l’avaient pas vu passer… Bref, j’en ai été quitte pour ma plus grosse frayeur depuis que j’ai repris le vélo et j’avoue que les 10-20km suivant, cela m’est resté sur l’estomac… Comme l’étape est longue et vraiment rurale, j’ai aussi dû faire des détours pour trouver de quoi recharger la pile et l’homme… et, lors du dernier arrêt, on m’a expliqué que le dernier tronçon de voie verte en travaux était praticable… du coup, je me suis retrouvé perdu en pleine cambrousse sur un chemin caillouteux avec 7km de détour en prime… Arrivée à Sedan, les jambes mortes et la pile déchargée… un jeune homme du coin, Abdel, m’aidera à pousser le vélo dans la côte de sortie de la voie verte et m’accompagnera gentiment jusqu’à l’appartement de mon hôte, Nathalie… Vu qu’il est très tard, nous n’avons pas pu beaucoup palabrer, mais le lieu est superbe, grand, pièce haute, bâtiment du début XXème en bloc de pierres jaunes, avec un jardin, une remise et un bel arbre en arrière cour, la vue sur un ancien monastère en façade… Une douche chaude, un lit confortable, je n’avais pas besoin de plus… à demain… Buen camino…