42ème étape… comment le vélo a t-il digéré la nuit?… Deux alertes sur le premier km… coupure totale au niveau du display… jamais eu ça avant… je teste les câbles, les connexions… pour le reste, il fait toujours des à coup… pas vraiment d’idées de prise charge dans cette ville… rien n’est ouvert avant 10h… le premier vélociste sur le chemin est à 60 bornes… je décide de tester la premiere côte… si ça passe, je continue, sinon, arrêt technique et appel à l’assistance… un arrêt de quelques secondes en pleine montée un peu surprenant mais il suffit de garder l’équilibre… ça passe… en route jusque Portomarin… une dizaine d’arrêt mais je trouve petit à petit les régimes qui permettent au moteur de moins brouter… la route est, elle, tout sauf plate… passage de sommet puis descente au-dessus des nuages, traversée du brouillard et aperçu du lac et de cette petite ville accrochée à flanc de colline… on déjeune… la batterie charge… redémarrage vers Palas de Reis… à mi-chemin, nouvel arrêt charge… les dénivelés se multiplient… on en profite pour jouer à des jeux de vocabulaire… je perd toujours ;-)… on suit maintenant une petite route qui serpente de gauche à droite et de bas en haut… je suis content car depuis 2 jours, Valerie n’a eu droit qu’à des routes nationales… il est temps pour elle d’apprécier un peu de campagne galicienne… un peu de route ondulantes… quelques vaches, des fermes, du foin coupé, des odeurs de saison et d’épendage… beaucoup de côtes sont brèves mais trop rude pour le vélo qui cale trop vite et m’oblige à finir en poussant… la chaleur et la répétition des efforts sont usant… arrêt dîner et charge dans un miniscule village à 6km du but de la journée… à l’ombre des arbres, à côté d’une fontaine… dernier effort et arrivée… 47km mais 1000m de montée sur la journée… il reste 73km et 800m à monter avant Compstelle… on va scinder la dernière étape en deux et arriver mardi matin… le vélo devrait tenir mais n’ira pas plus loin… il n’y aira pas de Finistère pour lui… sa limite technique est atteinte… plus j’y réfléchi, plus je pense qu’il ne s’agit ni de la batterie (qui a bien donné aujourd’hui), ni du moteur (qui tient son régime à certains moments) mais soit du display électronique, soit de la cablerie intermédiaire… pannes probablement bénignes (car un display devait, ,de toute façon, m’être remplacé en garantie à mon retour pour in défaut de fabrication) mais qui demande une bonne connaissance de cette technologie… difficile à trouver lorsqu’on est en terre étrangère… je dois aussi avouer et accepter que je touche à mes limites physiques… le chemin a été long, la fatigue est accumulée, les petites douleurs se multiplient comme chez beaucoup de pèlerins que je croise, il devient dur de récupérer… dans mon esprit et dans mon corps, mon pèlerinage, mon rêve est réalisé… si le vélo s’arrête, je fais tout transporter à Compostelle et je demanderai ma Compostella sans un regret ou un regard en arrière… les km supplementaires vers le Finistère, c’est que je ne devais pas les faire… pas cette fois-ci, en tout cas… je me sens pèlerin parce que le chemin à agit sur moi et que je suis prêt à témoigner de ce cadeau… parce qu’aussi, je sens de nouvelles forces en moi qui vont me permettre de mettre en oeuvre de nouveaux et nombreux projets personnels er collectifs… certaines, certains au pays apprécieront… Ultreia… Buen camino…